{ Photos : Yann Levy đ Â / Agence hans Lucas }
Il est intĂ©ressant de constater combien nous ne savons envisager chaque Ă©vĂ©nement quâĂ travers un prisme de dĂ©fense et de domination.Les mesures dĂ©crĂ©tĂ©es hier soir par notre gouvernement sont, depuis ma sensibilitĂ© de mĂ©decin, tout Ă fait adaptĂ©es. En revanche, lâeffet dâannonce qui lâa accompagnĂ© lâest beaucoup moins. Nous ne sommes pas en guerre et nâavons pas Ă l’ĂȘtre.
Il n’y a pas besoin dâune idĂ©e systĂ©matique de lutte pour ĂȘtre performant. Lâambition ferme dâun service Ă la vie suffit.
Nous sommes au passage piéton et le feu est rouge pour nous.
Il nây a pas dâennemi. Il y a un autre organisme vivant en plein flux migratoire et nous devons nous arrĂȘter afin que nos courants respectifs ne s’entrechoquent pas trop. Nous sommes au passage piĂ©ton et le feu est rouge pour nous. Bien sĂ»r il y aura, Ă lâĂ©chelle de nos milliards dâhumains, des traversĂ©es en dehors des clous et des accidents qui seront douloureux. Ils le sont toujours.Il faut sây prĂ©parer. Mais il nây a pas de guerre.
Les formes de vie qui ne servent pas nos intĂ©rĂȘts (et qui peut le dire ?) ne sont pas nos ennemis.Il sâagit dâune Ă©niĂšme occasion de rĂ©aliser que lâhumain nâest pas la seule force de cette planĂšte et quâil doit – ĂŽ combien- parfois faire de la place aux autres. Il nây a aucun intĂ©rĂȘt Ă le vivre sur un mode conflictuel ou concurrentiel.
Notre corps et notre immunitĂ© aiment la vĂ©ritĂ© et la PAIX. Nous ne sommes pas en guerre et nous nâavons pas Ă lâĂȘtre pour ĂȘtre efficaces.
Nous ne sommes pas mobilisĂ©s par les armes mais par l’Intelligence du vivant qui nous contraint Ă la pause.
Exceptionnellement nous sommes obligés de nous pousser de coté, de laisser la place.
Ce nâest pas une guerre, câest une Ă©ducation, celle de lâhumilitĂ©, de lâinterrelation et de la solidaritĂ©.
Sophie Mainguy, médecin urgentiste