Chanteur des Moonshiners depuis presque toujours et écrivain prolétarien tendance éducateur à tox, Cochran, connu de l’administration sous le patronyme de Thierry Pelletier est un hillbilly de banlieue parisienne. Un des derniers de l’espèce. Quand il se plante, les bras le long du corps, la mâchoire serrée, devant son pied de micro, on le sent sur le fil du rasoir. Mais une chose est sure, frères humains, les notes qui sortent du gosier de cet homme sont d’une rare justesse. Et je ne parle pas là (seulement) de musique, mais de la justesse de l’âme. A l’écrit comme à l’oral, Cochran est un sacré conteur. Ces deux recueils de nouvelles, Les Rois du rock et La Petite Maison dans la zermi, parus aux Editions Libertalia, en témoignent. Et il n’a laissé à personne d’autre le soin d’écrire et d’interpréter la bande-son de sa vie.
Il nous livre ici quelques uns des morceaux qui l’influencent. Pour accompagner la lecture de ses bouquins, en plus du dernier album des Moonshiners, Prières pour aujourd’hui, voici la playlist de Cochran.
Mateo B.
1. Crazy Cavan and the Rythm Rockers (1979) / Teddy Boy Boogie
Fier, prol et teigneux, je découvre ça à 14 ans et je trouve ça foutrement plus classe que les guignols punks qui sévissent alors…
2. The Seeds / Can’t Seem to Make you mine
C’est de la zik de drogués chevelus, mais bon, ça me bouleverse..
3. The Dramatics / Devil is Dope
Je commence à écouter de la Soul et du funk, celle là j’aime bien la passer aux toxs avec qui je bosse pendant les repas…
4. La Souris déglinguée / Une cause à rallier
Joies et misères du grégarisme, constat implacable, Thaï-Luc est un auteut classique, on l’apprendra plus tard dans les écoles, comme Villon.
5. Mills Brothers / Jungle Fever
Ambiance creepy, une pauvre gratte et leurs bouches, la classe atomique !
6. Johnny Montreuil / Devant l’Usine
Un des seuls groupes à m’avoir excité un brin ces dernières années. Les chansons militantes sont presque immanquablement lourdes et dogmatiques, pas celle-là.
7. The Housemartins / Caravan of Love
Délicieux blasphème Doo Wop et Gospel !
8. Prince Buster / Dark End of the Street
Sombre, romantique, mais sans avoir l’air d’y toucher bigrement politique.
9. 8°6 Crew / Le Parisien
…Idem pour celle-ci. Charly tape dans le simple, le quotidien et ça claque.
10. The Meteors / I Don’t Worry About It
« You can break my face but you can’t break my soul », qu’il dit P. Paul FENECH. Je suis bin d’accord.
10. The Meteors / I Don’t Worry About It
« You can break my face but you can’t break my soul », qu’il dit P. Paul FENECH. Je suis bin d’accord.