Le crou est de retour. Je ne vais pas revenir sur la campagne de financement de cet album comme l’ont fait plein de média marchand… çà fait juste plaisir de voir un groupe faire la démonstration qu’on peut se passer de l’industrie musicale comme les BxN dans les années 80. Allez d’ailleurs jeter un œil sur ce site : « C’est un métier ». Stupeflip ont enregistré leur conversation avec un responsable de BMG leur expliquant ( en 2005 ) que la faiblesse de leurs ventes (quelques dizaines de milliers d’albums…) ne permettait pas de les garder. Du coup, ils en ont fait un morceau. Une idée toute simple mais franchement géniale qui n’a pas du faire rire tout le monde.
5 ans après le très bon 6 titres » Terrora », revoilà donc Stupeflip avec « Stup virus ». Je vous le dis tout de suite, je trouve que ce n’est pas le meilleur de ce qu’ils ont pu faire. Mais bon, ils avaient mis la barre vraiment haute avec les précédents albums. Difficile de faire mieux ! Ce n’est pas un mauvais album au contraire, et puis de toute façon une fois qu’on a gouté à Stupeflip c’est impossible de s’en défaire. Ils le savent bien les bougres, c’est comme un virus…
Musicalement, c’est moins pop, moins barré que les albums précédents, plus mélancolique aussi avec la voix google ( Peut-être auraient ils pu trouvé plus originale ) de Sandrine Cacheton. Indéniablement, Stupeflip sont des fans de hip-hop. Beaucoup de titres reprennent les bases du genre avec des boucles de clavier lancinantes et boites à rythme qui claquent. Les beats symphoniques du morceau « Understup » m’ont immédiatement rappelé Snowgoons. J’imagine que ce groupe de rap Allemand (connu surtout des amateurs) fait partie de ce que King-Ju écoute régulièrement, avec – j’en suis certain – The Residents (mais ça c’est facile, c’est dit dans les paroles cf. « 1993 »), John Carpenter, si j’en crois les multiples passages synthé waves (cf. « Le trou noir »), et les classiques de la pop Française façon Radio Nostalgie (cf. « Lonely loverz » / « si maman, si tu voyais ma vie »( France Gall) sur « The solution »).
Pour les paroles, c’est toujours aussi bien écrit avec des rimes simples et efficaces. Pour le fond, rassurez-vous le coté sombre n’a pas disparu mais comme pour la musique, les paroles sont beaucoup plus sages/réalistes et moins délirantes qu’auparavant. « 1993 » (avec une référence explicite à Richard Gotainer) et « Lonely Loverz » sont pour moi les 2 morceaux qui marche le mieux, notamment parce qu’on sent bien le vécu et qu’il y a cette sincérité caractéristique si touchante.
Au final, un album sympa malgré une baisse d’originalité. Pour le moment, je ne crois pas que le groupe ait prévu de remonter sur scène. Dommage car une autre caractéristique de Stupeflip, c’est aussi les personnages et toute la théâtralisation ( façon The Residents, j’en ai déjà parlé plus haut ) qu’il y autour ! On se consolera avec un live Arte vidéo de 2013 assez remarquable puisque je l’ai écouté 158 fois environ.