On a parfois des n’envies d’s’en aller voir ailleurs c’qui s’picole de potab’. Alors recta ni une ni deuze, j’vas vous en balançave une fournée d’bons p’tits bouges où s’enfiler quelques gorgeons derrière la cravate qu’si par aventure tu t’carapataves en Burgondie, capitale des punks de Bourgogne, du cassis et d’l’aligoté !
Faut commencer l’affaire tranquillos pour pouvoir t’nir la distance, pis surtout la descente. Si tu conobres pas trop le coinstot de Dijon, pasque c’est bien là-bave qu’on va s’trémousser c’te fois, suivez l’guidard-dare. On attaque directos sur un estaminet d’la balle qu’a pour blase CHEZ NOUS… Ben tiens… Encore un qui l’porte beau son patronyme. Ça se passe dans le vieux centre de Dijon, mais il est bien planqué, c’qui fait qu’ils sont bien rares les touristes qui pourraient s’y perdre. Par contre, nosostros on sait bien n’où l’trouver. Et pour y arriver, c’est déjà une bonne mise en bouche alléchée car il est au coin d’une petite ruelle d’à peine 2 métrons de large… Une bonne façade du bon vieux temps des bistrots populos, et ô, quelle javoie d’faire briller ses mirettes en contemplant les lieux du crime ! Un bon vieux cani à l’ancienne, petit comptoir, grandes tables et bancs en bois ou alors au choix d’tes fesses, en formica des familles, arrière-salle comprise ! La faune locale est aussi à l’image de l’établissement; les vieux d’la vieille piliers des lieux, du populo aussi varié que coloré où tu pourras t’enfiler ton kikir entre quelques punks and skins (unite and vin) et une ou deux mémés z’ou pépés, bref peinardos. T’y trouveras une boîte à journals pour te t’nir au jus de c’qui s’passe côté nanarchiss’ dans la région. Y a souvent des n’expos d’photo-graphies n’ou de dessins sur les portants d’la taule. Pis bon, pour tout dire, le kir d’ici, c’est pas çui d’Pantruche hein, c’est du vrai, du bon et servi dans son beau verre local (comme dans chacun des rades dont on t’cause c’coup-ci !) Bah sinon, j’vous conseille de faire n’attention n’aux chiotasses… Bon, elles sont ok, pas d’probloc, mais c’est bien écrit sur la porte : « chasse d’eau méchante »… Oui, les aisances sont à la turco alors c’est assez rapido, le tsunami. Il est aussi précisé qu’elles sont mixtes, hommes, femmes et escargots… Ben oui, c’est la rigolade en Bourgogne, haha.
Bon, allez, on va n’aller s’en j’ter un ailleurs, histoire de continuer la tournée, enfin, les tournées générales. Du coup, en sortant d’cte p’tite ruelle bien famée, vous tracez direct vers l’église d’à côté n’où vous pourrez n’admirer les brochettes de gargouilles avec des tronches pas piquées des z’hannetons n’à faire peur au pire des athées. On comprend meilleur qu’on n’a pas trop envie d’aller poser nos arpions dans c’te turne. Juste sur le côté, y a aussi le symbole de Dijon… La Chouette… Une pierre sculptée que tout l’monde tripote au passage, crachez-lui d’ssus, ça porte bonheur y paraît. Bon, un peu plus loin, tu tombes sur la rue Jeannin, ou qu’se trouve n’aussi le local libertaire et juste n’en face, voilà, on arrive au trocson suivant AU VIEUX LÉON… Encore un nom qui n’va comme un gant à l’établissement… Pis c’est pas pour rien, v’savez, Le Vieux Léon c’n’en est une vioque de goualante du père Brassens, ben sûr… Donc le ton est donné, dans ce joli n’estaminet tout de bois vêtu des murs au plafond, on n’entend que d’la chanson francaillouie… Bon ok, les Bérus, par exemple, font partie d’la chanson frenchie et défilent dans les compils du lieu à côté d’Georges et des z’autres. Bon, ça, c’est pour l’ambiance musicale, pour l’ambiance tout court même que si y a pas un pélot dans l’coin, tu t’y sens comme chez toi. Faut dire qu’y a d’quoi reluquer sur les murs et dans chaque recoin. Un vrai bric-à-brac de biffin. Pis toute la taule est vraiment recouverte de bois… Tables, chaises, murs, tabourets, comptoir… Y z’auraient pu mettre du parquet tant qu’on y est. Faudrait pas qu’ça crame à l’occase, on s’rait tristounes. Quand ça leur prend, les patrons passent entre les tables avec leur planchette (en bois aussi) de petites tartines au fromage ou au sauciflard (frometon pour moi, steuplaît !) Pis si qu’tu kiffes la menuiserie, tu peux t’coller l’fondement n’en terrasse, tables, tabourets, bancs et même les tonneaux à l’ancienne pour posave ton p’tit glass.Pour les cagoinces, c ‘est tout au fond à gauche, étonnant non ? Graffitis surprises inclus…
Hop, jamais deuze sans troize, on va s’terminave la tournée un peu plus à perpette dans not’ Digeon préféré… Là va falloir aligner les foulées d’vos panards, bicôse que c’est plus du tout dans l’zentrum pour le coup. Ça vous f’ra un peu de promenade, histoire d’tasser un chouïa les verres précédents. Au passage, sur la route des Tanneries (ben oui, c’est en allant au grand squat autogéré qu’on s’paume et qu’on tombe sur des p’tits bijoux d’l’apéro), vous n’en pourrez z’admirer la prison, et le terrain d’foot, comme quoi l’tourisme, ça a du bon finalement. Bref, cette longue cavalcade arrosée vous emmène au final au BOIS TORDU… Ah oui, c’est pas donné comme appellation contrôlée, pour sûr. Mais c’qu’on nommasse « le bois tordu » pour tout vous jacter franco, c’est le cep de vigne… Bah voué, y z’en ont du pinard dans les environs. Ce bar, donc, c’est un peu l’troquet gastos de base à l’ancienne, cuisine des familles et local crew. Souvent y a pas grand monde mais parfois la familia, justement, grand-mère Michèle (c’est elle la patronne), parents, moutards, et tronches cassées d’certains z’habitués. Sans oublier les poissons rouges, les deux serins dans leur cage et les deux gardiennes de la maison, Gisèle et Sonia, une bergère boche et une petite boule à poils blancs qui, si tu t’pavanes en terrasse, viendront sûrement essayer de fourguer leur truffe dans ton verre, par amitié et partage s’entend. C’est tranquille c’te coinstot, vu que jamais trop de gonzes à traîner, du coup la place est toute à tézigue. Surtout quand vient le troisième verre, il est parfois n’offert, alors bon on va pas faire la fine gueule. À signaler, les water closets sont verboten aux cochons alors qu’on se l’rentre dans la cabessa ! Ça s’pige bien, vu qu’on s’croirait dans les toilettes de Mamie Nova, ça brille. Mais ça fait pas d’mal aux naseaux pour une fois !
Après ces pérégrinations, vous pouvez n’ensuite n’aller vous terminer au bar du squat des Tanneries, y a d’la bonne binouze artisanale du Jura.
Fiche technique :
- CHEZ NOUS, 8 impasse Quentin, 21000 Dijon. Animations : jeux, lectures, expositions
- AU VIEUX LÉON, 52 rue Jeannin, 21000 Dijon. Animations : lectures, parfois de la zique ou un débat…
- LE BOIS TORDU, 190 rue d’Auxonne, 21000 Dijon. Animations : repas de famille, de mariage, mais sûr’ment qu’vous pouvez vous taper la cloche pour un repas de divorce aussi.